Transat Jacques Vabre : le très bon départ de Fortinet-Best Western !

Romain Attanasio et Sébastien Marsset ont débuté la transatlantique avec sérieux et application. Le duo s’est rapidement inséré dans le wagon de tête parmi les IMOCA. Après un départ tonique et une nuit où le sommeil s’est fait rare, ils pointent à la 3ème place au classement de 14 heures ce lundi, à moins de 2 milles du 2ème.    
Comme toujours, Romain Attanasio a conservé le sourire jusqu’au bout, dimanche matin sur les pontons du Havre. Les derniers « au revoir » aux proches, aux membres du team et aux partenaires présents, l’adrénaline du départ et l’envie d’en découdre ne faisaient pas oublier le sens des responsabilités et l’objectif affiché. Car pour la première fois de sa carrière, après avoir déjà disputé trois Transat Jacques Vabre et une Route du Rhum, Romain s’apprêtait à traverser l’Atlantique à bord d’un ‘foiler’, un bateau volant.
Avec ses foils et ses formes dynamiques, Fortinet-Best Western a les capacités de jouer le haut de tableau. Romain le sait : depuis plusieurs mois, il s’entraîne sans relâche avec Sébastien Marsset pour peaufiner les réglages et pouvoir tirer le meilleur du bateau. Tous les deux savent que rien n’est acquis et que les départs, même les plus prestigieux, obligent à une vigilance extrême. Cet été d’ailleurs, dès le premier bord à la Rolex Fastnet Race, ils avaient dû faire face à une grand-voile déchirée. Hier, aucun faux pas n’a été à signaler, bien au contraire.

« Ça vole, ça tape et on continue d’avancer vers l’Ouest »

Lancé dans de belles conditions – entre 15 et 20 nœuds de vent – Fortinet – Best Western n’a pas tardé à prendre son envol. « L’important, ce sera d’être rapidement dans le bon wagon », assurait Romain. Les deux skippers s’y sont employés dès les premiers milles : ils ont intégré directement le ‘top 10’ et ne l’ont plus quitté. Dans la nuit, le bateau continuait de ‘voler’ parmi les bateaux de tête. « On passe la pointe du Cotentin, ça vole, ça tape et on continue d’avancer vers l’Ouest », soulignait Romain dans une vidéo.

En ce début de journée, ils font face comme le reste de la flotte à une zone sans vent particulièrement délicate à négocier. L’IMOCA ne progressait qu’à moins de 5 nœuds de moyenne au petit matin. Mais le duo Attanasio-Marsset a conservé une belle position dans la flotte. À 14 heures, ils étaient 3e au classement. Si APIVIA (Charlie Dalin-Paul Meilhat) a légèrement creusé l’écart – avec 31,7 milles d’avance sur Fortinet – Best Western – leurs poursuivants sont dans un mouchoir de poche. Romain et Sébastien ne comptent en effet que 1,7 milles d’écart avec le 2e (Arkea Paprec) ! De quoi continuer à faire le plein de confiance et attendre patiemment que le courant s’inverse afin de retrouver une meilleure vitesse de croisière et poursuivre ainsi le contournement de la Bretagne.

LE MOT DU BORD DE ROMAIN ATTANASIO :

« On n’a pas pu beaucoup dormir »

(envoyé ce matin à 10h)

« Hier, la sortie du port était particulièrement engagée. Il y avait beaucoup de mer, 20 à 25 nœuds de vent. Tu sors cueillis à froid avec l’équipe à bord et c’était costaud ! Au départ, le vent était un peu plus de face donc on n’a pas pu voler comme nous le souhaitions. Par contre, nous avons fait un joli bord pour arriver jusqu’à Étretat qui nous a permis de revenir sur le paquet de tête. Ensuite, on a contourné la bouée et on est parti au près. Là, c’était un peu débridé : nous avons passé la pointe du Cotentin à 22 nœuds ! Un peu sport mais agréable de faire avancer le bateau en volant dans la nuit. Il faisait très noir, très froid et nous n’avons pas pu beaucoup dormir. Le vent étant très instable, il a fallu régler en permanence le bateau, les voiles et la trajectoire.

 Ce lundi matin, nous sommes le long de la côte, tout juste abrités du courant et nous retrouvons le groupe de tête. Nous ne sommes pas mécontent d’être à leurs côtés. Finalement, nous avons fait une bonne nuit, notre option d’aller plus vers la côte ne semble pas si mauvaise ! Là, il faut qu’on décide rapidement, soit d’aller vers l’ouest soit de plonger encore au sud. Ensuite, nous mettrons le cap sur la pointe Bretagne ! Tout va bien, nous n’avons rien cassé, on a une bonne vitesse, le ciel est chargé mais il s’éclaircit. Nous avons bon espoir de nous réchauffer ! Je tiens enfin à adresser toutes mes pensées à Louis et à Davy (Bureau Vallée 3) qui ont démâté hier. Bon courage à eux et vivement qu’on les revoie sur les pontons. »