ROMAIN ATTANASIO VIENT A BOUT DE LA VENDEE ARCTIQUE !

Le skipper de Fortinet-Best Western, qui a dû batailler pendant de longues heures dans la tempête, a franchi la ligne d’arrivée, fixée au Sud-Est de l’Islande, ce samedi à 12h40. À l’issue de ce parcours, raccourci à cause de conditions météorologiques dantesques, il termine 17e, après 5 jours, 19 heures, 40 minutes de course. Surtout, la satisfaction d’en avoir terminé est grande, tant le danger était palpable à bord.

Il y a des images qui parlent bien plus que les mots. Romain Attanasio l’a expérimenté à sa manière, ce vendredi, en filmant les conditions à bord de Fortinet-Best Western. On entend le brouhaha, les secousses incessantes des vagues. Et puis son IMOCA part au lof, les alarmes se mettent à hurler et le skipper coupe brusquement sa vidéo. Un peu plus tard, il se veut rassurant et ajoute : « Vivement que ça se calme ! »Ainsi, Romain a offert un bref aperçu de ce qu’il a vécu, si loin de la torpeur caniculaire de l’Hexagone. Le skipper est parvenu à aller au bout malgré cette dépression particulièrement harassante qui a balayé la flotte jusqu’aux côtes islandaises. Cette dépression, avec parfois des pointes de vent à plus de 70 nœuds, est l’épilogue d’une course où rien ne s’est jamais passé comme prévu. Les conditions ont en effet obligé les organisateurs à réduire le parcours puis décréter une neutralisation avant d’acter son arrêt prématuré à l’issue du passage de la porte d’Islande.

Il s’est accroché jusqu’au bout

Tout avait pourtant bien commencé. Même si le soleil n’inondait pas les Sables-d’Olonne, le plaisir était palpable, dimanche dernier au départ. Romain, pour sa première course en solitaire à bord de Fortinet-Best Western, pouvait goûter aux sensations uniques induites par son foiler pendant des heures à tutoyer les 25 à 30 nœuds de vitesse. Et puis, il fallait faire face à ces multiples phénomènes météorologiques qui barraient le chemin de la flotte. D’abord, une sacrée dorsale, cette zone de vent éparse, un coup d’arrêt à sa progression.

« Je suis resté collé en plein milieu de la dorsale, confie-t-il alors. Le bord était défavorable, j’ai eu du mal à recroiser, c’était hyper dur ». Mais celui qui compte deux Vendée Globe à son actif n’est pas vraiment du genre à baisser les bras. Alors il s’est accroché, a repris sa marche vers l’avant en filant vers le Nord.

Puis il y a donc eu cette dépression, l’impossibilité de contourner l’Islande, la décision d’arrêter prématurément la course et l’obligation de la finir, aussi, malgré tout. Fidèle à sa réputation et à son abnégation, il s’est battu sans compter parvenant à faire tenir son bateau malgré des conditions dantesques. Rien n’a été facile, d’autant que sa grand-voile s’est déchirée, l’obligeant à progresser sous J3 3 ris. L’énergie déployée par Romain à bord est impressionnante : la gîte du bateau était tellement forte qu’il n’a pas pu manger pendant deux jours. « Je pouvais à peine bouger. Même chauffer de l’eau pour faire un café était impossible ».

La délivrance a eu lieu dans la journée, après avoir franchi la ligne à la 17e place. Il restera de cet épisode intense la certitude que le duo qu’il forme avec son IMOCA est un peu plus fort, qu’il a gagné en expérience, en certitude aussi, et que la suite s’annonce forcément passionnante.