Transat Jacques Vabre : l’Atlantique pour unique horizon

À l’issue d’une première semaine de course particulièrement éprouvante, le duo Romain Attanasio-Sébastien Marsset a conservé sa place dans le ‘top 10’ parmi les IMOCA. Après avoir négocié le passage des Canaries ce week-end, Fortinet-Best Western continue de longer les côtes africaines avant de plonger dans le sud et de filer vers les Antilles. 
Ils ont plongé dans le grand bain il y a plus d’une semaine, dans l’effervescence d’un grand départ. Cette atmosphère-là, ce mélange de concentration, d’enthousiasme et de motivation, Romain Attanasio et Sébastien Marseet l’aiment plus que tout. Et la volonté est d’autant plus élevée quand on s’apprête à traverser l’Atlantique lors d’une des courses les plus prestigieuses – la Transat Jacques Vabre – qui plus est à bord d’un ‘foiler’, un bateau de génération 2015.
Les conditions instables, la pétole puis le vent fort Comme tous les marins chevronnés avec lesquels ils bataillent, ils savent qu’une transatlantique ne ressemble jamais à une autre. Celle-ci n’a pas dérogé à la règle avec des conditions clémentes, parfois trop, qui ont ralenti leur progression au départ. Pourtant, le duo s’est adapté, s’est accroché et a tenu bon dans le wagon de tête. Néanmoins, il n’a pas fallu compter ses efforts, se résoudre à passer des nuits froides et surtout trop intenses pour dormir confortablement. C’était le cas à cause du vent instable la première nuit, puislorsqu’il a fallu faire face à la pétole des jours suivants. « Il n’y a pas de vent, ce n’est pas la joie », confiait d’ailleurs Romain jeudi.

Mais la vérité d’un moment, au large, est toujours ponctuelle. Ainsi, à l’approche du Cap Finisterre, Fortinet-Best Western a enfin touché du vent un peu plus fort. Le « foiler » a pu alors exprimer sa pleine puissance, de quoi contribuer à renforcer la motivation du duo. Et quand ça « bombarde », les sourires sont de mise, même en ciré. Les projections d’eau se jettent sans discontinuer sur le pont et c’est bientôt les Canaries qu’il faut négocier. Le week-end ne permet aucun répit, les nuits sont toujours courtes mais Fortinet-Best Western tient bon.

Les deux hommes sont passés à l’ouest de l’île de Gran Canaria avant de mettre le cap vers le sud et de continuer à longer les côtes africaines. Bientôt, il faudra mettre le clignotant, s’engager vers l’Ouest et prendre la direction du grand large et de l’Atlantique. Mais l’abnégation est bien présente et pour cause : s’ils ont été légèrement décrochés du wagon de tête, Romain Attanasio et Sebastien Marsset font partie du groupe des poursuivants en étant solidement accrochés au top 10. Ce lundi matin, ils pointaient à la 8e place en étant à la bagarre avec Prysmian Group (Giancarlo Pedote et Martin Le Pape) et Maître Coq IV (Yannick Bestaven et Jean-Marie Dauris).

CONFIDENCE DU BORD :

Sébastien MARSSET, ce lundi matin :

« Cette première semaine a été extrêmement positive parce qu’elle valorise le travail qu’on a fait pendant toute la saison. La petite frustration, c’est d’avoir lâché le paquet de tête. On a eu le sentiment d’avoir un peu manqué de réussite dans le golfe de Gascogne après s’être planté dans une zone sans vent qui était difficilement prévisible. Nous avons eu un léger manque de réussite, d’autant qu’il n’y avait pas de possibilité de revenir. Mais on sait que ce n’est pas fini ! Ce qui est hyper positif, c’est d’avoir des bateaux à côté : ça permet de se challenger les uns les autres. Là, on est dans un alizé de nord-est d’une bonne vingtaine de nœuds qui va mollir dans la matinée. Ensuite, on va essayer de se faufiler entre la côte africaine et le reste de cet alizé. Et dans les jours à venir, il va falloir essayer de se décaler à l’ouest en vue du pot-au-noir tout en gérant le passage du Cap Vert. On va surtout profiter du vent qu’on a en ce moment ! »