Transat Jacques Vabre : une septième place pleine de promesses !

Romain Attanasio et Sébastien Marsset ont franchi la ligne d’arrivée à la 7e place ce dimanche en Martinique, à 4 h 37 min (9 h 37 min en France). Les deux hommes bouclent donc la transatlantique en 20 jours, 20 heures, 10 minutes avec une vitesse moyenne de 13,07 nœuds. Longtemps animateurs du groupe des outsiders, ils démontrent surtout les capacités de Fortinet-Best Western à jouer les premiers rôles dans la flotte des IMOCA.
Ils se sont offerts une arrivée majestueuse, de celles qui marquent les esprits et qui remplit de bonne humeur. Fortinet-Best Western a pointé le bout de son étrave dans la baie de Fort-de-France ce dimanche. Le cadre est unique avec le rocher du Diamant comme point de passage symbolique, la ligne d’arrivée puis le ponton d’honneur. Pour Romain Attanasio et Sébastien Marsset, il s’agit surtout de la fin d’une course qui a débuté il y a six mois, lors de la prise en main du bateau. 
Dès le départ dans le ‘top 10’ 
Le ‘foiler’ mis à l’eau en 2015, 5e du dernier Vendée Globe, doit s’apprivoiser et les deux hommes, skipper, ‘boat captain’ et surtout amis et complices, multiplient les navigations sans compter. Leur mission ? « Parvenir à trouver le bon dosage dans l’engagement que l’on met dans le bateau », explique Romain. Les deux hommes si emploient avec abnégation même s’ils font face à de petites avaries lors de la Rolex Fastnet Race et le Défi Azimut. L’occasion d’apprendre, encore, et de monter en puissance avant le grand départ de la Transat Jacques Vabre. Ce dimanche-là, même le soleil a peiné à briser la grisaille, les deux hommes ont réalisé un départ canon. Dans les premières heures, le duo reste à moins de 10 milles de la tête de course, déjà positionné dans le ‘top 10’. 
La suite a mis les nerfs à rude épreuve à cause du manque de vent fort et l’absence de front à passer. « Ce n’est pas la joie », confiait Romain au bout de cinq jours. Le vent s’est fait attendre avant de revenir plus fort au large du Cap Finisterre et de permettre d’aborder sereinement la descente vers les côtes africaines. Ensuite, la ruée vers l’Ouest passait par le pot-au-noir. Les deux hommes ont fait preuve d’audace, ont tremblé mais sont parvenus, ensuite à grappiller quelques rangs et se hisser à la 8e place. 

Ils ont tenu jusqu’au bout 

Quelques temps plus tard, il dépasse le point de passage à Fernando de Noronha, à l’issue d’un bord « bestial » se rappelle Romain. « On est arrivé à fond, avec le bateau qui vole, c’était incroyable ! ». Dans le sprint final, à longer la zone interdite qui s’étend du brésil au Venezuela, Romain Attanasio et Sébastien Marsset ont tout donné, malgré l’éprouvante chaleur à bord. Surtout, il a fallu assurer la progression malgré le grand spi qui a éclaté et le grand gennak qui a été déchiré. Mais au cœur de leur bataille dans le groupe des poursuivants, impossible de relâcher la pression. Alors les deux hommes se sont employés à tenir le rythme jusqu’au bout, bataillant au côté de Prysmian Group (Giancarlo Pedote-Martin le Pape) et Corum L’Epargne (Nicolas Troussel-Sébastien Josse). Désormais, ils vont pouvoir profiter d’un repos bien mérité. L’équipe technique se chargera du convoyage dans quelques jours. Désormais, chez Fortinet-Best Western, on se projette déjà vers l’année prochaine pour une saison en solo avec la Route du Rhum en ligne de mire.  

ILS ONT DIT
Romain Attanasio :
« On est bien fatigué mais on est super content ! Content d’être restés dans le match, content d’être parmi les meilleurs, content de s’être donnés à fond. La course a été intense, on a réussi à rester jusqu’au bout avec le paquet de poursuivants. À la fin, il y avait un match dans le match avec Prysmian Group et Maître Coq IV. Malheureusement, on casse notre spi il y a trois jours même si nous avions fait vraiment attention à cette voile. 
On a réussi à contenir Prysmian Group pendant trois jours et c’était plutôt improbable. La dernière nuit a été vraiment intense, on était à fond, on n’a pas dormi et ils ont réussi à nous dépasser. Mais nous sommes quand même très heureux de terminer 7e. Nous avons appris beaucoup avec ce bateau et on peut se réjouir de sa fiabilité : les deux qui disposaient de bateaux depuis quelques mois comme nous (Bureau Vallée et 11th Hour) ont démâté. Nous sommes les seuls à être à l’arrivée avec un bateau que l’on connaît depuis seulement quelques mois et c’est une grande satisfaction pour toute l’équipe. »